Pour sa troisième et dernière année de résidence de création, Laurent Martin convie deux artistes à concevoir avec lui des nouvelles œuvres au sein du Jardin du Jardin des plantes de Rouen. Laurent Tixador et Tatiana Wolska l’accompagnent donc dans ses réflexions sur la notion de construction de lieux imaginaires, de récits fictifs, en utilisant principalement des matériaux de récupération.

L’œuvre de Laurent Tixador est composée d’environ soixante-dix mètres de ganivelles en châtaignier, avec lesquelles l’artiste dessine les contours d’une maison où la largeur des couloirs a été déterminée par la taille des tondeuses du jardin. L’intervalle entre les deux rangées de clôtures crée un exclos où la nature peut reprendre ses droits et où la végétation est libre de pousser, de s’exprimer. Des plantes sauvages y grandiront au fil des semaines et des saisons, formant ainsi les murs de cette habitation.

À nouveau fabriquée à partir de bois de palettes, la sculpture de Laurent Martin est conçue comme un terrier, une hutte, dont l’entrée a été dessinée pour ne laisser passer que des animaux de petite taille. L’artiste se fait l’architecte de la faune du jardin et l’invite à investir son œuvre, à l’habiter.

L’installation de Tatiana Wolska, assemblée à partir de planches de bardage et de branches d’arbres, est construite autour de bancs publics présents dans le jardin. Une maisonnette inspirée des contes de Baba Yaga, jouant avec le potentiel magique et surnaturel des cabanes de notre enfance.

Trois visions, trois gestes empreints de poésie qui font de ces espaces des refuges pour le végétal, l’animal et l’imaginaire.